Des nouvelles de Permaforêt

Bonjour à toutes et à tous,



Les plantations


Le Printemps s'annonce, les bourgeons de prunelliers, d'aubépines et de poiriers sont déjà gonflés. Heureusement, un refroidissement mi février a calmé le jeu. Le Printemps s'annonce comme un printemps, très propice aux floraisons de prunelliers, merisiers, pommiers, aubépines etc... Pour la fructification, cela dépendra du gel tardif ou pas.

Cet hiver, nous avons planté une 70 aine d'arbres fruitiers dans les écosystèmes d'accueil : des pêchers, nectarines, brugnons, amandiers, poiriers, nashis, cerisiers, néfliers... qui viennent compléter les 300 arbres de l'année dernière et ceux de la forêt... bref, on ne les compte plus, on les plante. La majorité des arbres de variétés domestiques replantés en forêt depuis 3 ans se sont bien implantés. Certains ont gelés, les francs reprennent alors du porte greffe. Le plus dommageable est sans conteste la sécheresse d'août et le gel de mai. Le choix du porte greffe sur franc est indispensable, les autres meurent évidemment. Disons que les pertes sont de l'ordre de 5 %. Je ne suis toujours pas réconcilier avec la greffe... qui n'a que des inconvénients en forêt jardin; la greffe sur jeunes sauvageons à la rigueur... le marcottage, le repiquage ou le semis ok;  et surtout : la levée de dormance spontanée est bien plus pertinente.

Les aménagements des petites retenues d'humus en branchages porte leur fruit. Wahou, je suis étonnamment surprise de la qualité du sol en seulement 2 ans!! Il y a de l'argile, de la capillarité et le sol c'est du beurre jusqu'en profondeur. Cet hiver j'ai planté les arbres fruitiers comme des petits pains. 

L'itinéraire d'aménagement-plantation dans les biotopes forestiers s'affine, ainsi que la distribution d'eau par les haies de branches/mousses/humus/lichens/champi... Je le partagerai en détail au mois de Mai dans l'Atelier Régénération du Sol.


Dans les indicateurs de biodiversité depuis quelques mois se dessine une attraction forte dans l'écosystème des merisiers et des prunelliers... et des rosacées en général. Certains oiseaux cet hiver étaient présents, comme le Bouvreuil pivoine, et sont intimement liés aux merisiers, ainsi qu'aux résineux. Les mésanges sont encore plus présentes que d'habitude et d'une diversité remarquable cette année (pommier ?). La question est quelle indication ? réponse cet été... vu qu'on a pas eu de fructification de merisiers depuis plusieurs années... on peut espérer qu'elle soit remarquable cette année.

On peut déjà annoncer qu'il n'y aura pas de noisettes cette année car le temps n'a pas permis la pollinisation. Les pluies et les froids ont collé le pollen sur les chatons, qui ont pour certains presque moisis sur place avant de libérer le pollen. D'habitude des nuages de pollen s'étalent en foret et jusque sur les par brise des voitures, rien de tout cela cette année (et c'est bien rare). Il est fort possible que l'on récolte une belle année à noix, si une vague de gel de mai de crame pas les bourgeons. Ils auront bénéficié des deux dernières années pour se gorger d'eau et de minéraux, économisant deux fructifications. Pour les Châtaignes, cela dépendra de cet été; et pour l'instant tout est ok. L'année dernière ayant était optimale, de mémoire des locaux, alors nous devrions avoir une récolte normale, tous les ans, il y a des châtaignes.

La balance entre noisetiers, noyers et châtaignes s'affine.

Les groseilliers maquereaux paracultivés et multipliés l'année dernière bourgeonnes. je les croyais morts, ils ont juste pris leur temps. Cet hiver, j'ai aussi multiplié des framboisiers, découverts près d'une zone humide sous un noisetier.

Pour les légumes sauvages, fraisiers, mauve, mâche, ail des vignes, laitues vireuses, lampsane, benoite urbaine, cerfeuil, céleri, jeunes pousses de houblon. les safrans que l'on a planté y'a deux ans font des tiges immenses (plus de 30 à 40 cm! ) je sais pas dans les cultures mais c'est surprenant.

les ficaires très précoces, j'ai pas eu le temps de récolter les jeunes pousses blanches sous les feuilles. Cette année je m'atèle à récolter les asperges de houblon. 

les ronces au rendez-vous, comme d'habitude, l'année dernière a été très bonne.

Les corridors et les aménagements

On aménage de nouvelles zones dans les éboulis rocheux. On continue les ouvertures des corridors post-décomposition des prunelliers, en lieu et place du passage des bisons et des grands mammifères qu'homo sapiens a cru bon chasser de l'écosystème qu'il habite/visite (sic). 

On se rend compte encore plus finement de la polyvalence et complexité des interactions. Ces chemins et corridors sont limités aujourd'hui aux petits mammifères. Les grands mammifères n'existent plus ou ne passent plus pour continuer l'agrandissement des trous. Quand bien même nous les activons aujourd'hui, le bénéfice écologique est limité. Il permet bien l'aération, la circulation et l'humidification de la forêt, mais n'apporte ni d'autres graines des plaines humides par exemple, d'autres plateaux, des massifs de la région, ne fertilise pas comme un troupeau pourrait le faire, et ne tasse pas le sol... bref, la levée de dormance des chemins et corridors, le renouvellement de la biodiversité, le brassage génétique, la circulation des espèces entre plaines et montagnes, et la fertilisation du sol sont faibles comparativement à ce qui se produit naturellement. 

Ces contraintes embrassent une politique écologique, agricole et rurbaine au delà d'un coin de forêt, aujourd'hui bien trop petit et isolé ; cela englobe les massifs du Morvan, le continent eurasiatique (pour les grandes migrations de troupeaux comme les Bisons), le lien avec l'Afrique du nord et la Sibérie (pour les oiseaux notamment), la chaîne alimentaire des Loups, Lynx, Lions, Ours.... et bien d'autres.

On assiste à une redistribution de la Forêt, qui dans un court terme ressemble à un appauvrissement. Sur le temps long, l'ensemble de la planète est entrain de redistribuer ces courant s de migrations des éléments et des organismes, et il convient d'ouvrir large ses perceptions qui dépassent notre temps de vie. Ce sont donc les prochaines générations qui seront à même apprécier avec le recul l'adaptation de la forêt. Je discute avec la Forêt pour essayer de sentir comment Elle vit ça, et s'y adapte.

Dans les autres événements, la Forêt a vécu de nombreuses chutes d'arbres cet hiver avec les tempêtes, notamment dans la frênaie ormaie, qui va donc évoluer dans sa diversité floristique. 
Dans le Massif, les premiers arbres centenaires commencent a terminer leur sénescence et à tomber. C'est un événement pour la Forêt spontanée qui voit ses premières clairières forestières se former petit à petit. Un stade écologique qui prend entre 300 à 500 ans minimum. La forêt d'Uchon va donc bientôt entrer dans des successions écologiques intra-forestières, celles des clairières forestières. Il faudra encore des siècles voir un millénaire pour que cette dynamique écologique se diversifie. 

La Chênaie commence par endroit à évoluer vers son dernier stade floristique : la hêtraie sapiniaire.
On trouve majoritairement la frênaie-merisaie, la chênaie-charmaie, la châtaigneraie, l'érablière à sureaux, la chênaie hêtraie.

L'eau

Cet hiver pluvieux a permis de régénérer l'essentiel des sources et nous identifions aussi des sources qui auraient besoin d'être réactivées. L'intuition et l'observations des arbres bio-indicateurs d'eau, leur proximité, leur profondeur et leur permanence sont une panacée : frêne, sureau, saule, aulne glutineux; chaque essence nous indique des informations différentes.

Les Champi

Les expérimentions sur l'écologie des pleurotes en huître et du maïtake avancent bien. Pour les pleurotes j'en suis à la dernière phase expérimentation en paraculture, j'aimerais faire un module de champignons en hiver en 2018, si la grange est isolée et chauffée.


Les Ruches

Le saule creux à l'entrée de la marre a accueilli différents oiseau et un nid de frelons européens cette année. Il est fort probable qu'il soit un nid d'accueil pour les abeilles cette année. croisons les doigts. cela me permettrait de lier les dernières phases des ruches sauvages, dans le choix et la prospection et surtout dans les successions écologiques des animaux cavernicoles.

Ensuite, la chute du tronc dans quelques temps/années, je ferais un moulage de la cavité pour comprendre les derniers éléments, tous plus passionnants les uns que les autres, et faire un prototype de ruche tronc moulée.

Pour l'instant d'autres ruches troncs, dont une nouvelle ruche tronc kenyanne sont à disposition des abeilles. Un enduit de propolis sera appliqué à l'intérieur cette année pour les informer, puis elles se débrouilleront pour choisir ou pas.

Plus j'étudie l'écologie du tronc creux, plus je comprends la nécessité d'une ruche de 3 à 5 m de haut à 3 loges (une cave à terreau, une loge à essaim, un grenier à frelons). La ruche miniature de moins d'1 m me semble vraiment transitoire...

j'expérimente une dernière ruche, inspirée des pirogues néolithiques, au bois creusé par le feu et l'herminette.

Vraiment, mon coeur va avec celui des abeilles et des troncs creux dans les vieux arbres centenaires sénescents.

Cette phase de transition va permettre d'accueillir des essaims à Permaforêt, le temps que les clairières forestières se forment et que les arbres creux se retrouvent exposés. Le premier candidat est le châtaignier aux pleurotes, à la clairière de la barrière rocheuse.


Les données

Et puis, il y a cette perte de données, 5 ans de photos et de vidéos, des débuts en Côte d'Or et des premières années à Uchon. Vous savez, cette obsolescence programmée qui vous tombe dessus sans s'annoncer, quand vous avez quasi fini de monter un an de vidéo ;-). Voilà, c'est ça ... Sur le coup, bien sûr, c'est difficile. Maintenant ça va, j'accueille ça comme une invitation au renouveau. Et c'est bien aussi puisque un peu noyée dans les centaines de prises de vue.... Pour les photos, quelques sauvegardes en ligne permettent de sauver les meubles avec des photos partagées sur le blog et la page facebook.

Pour les vidéos, je recommence avec une petite idée des prises de vue. L'idée est de présenter une année de saisons dans la forêt jardin. Alors je recommence... patiemment.

Une petite vidéo de présentation serait sympa au printemps. 

Les Nouveautés :



Cette année :

  • portes et fenêtres de l'Atelier dans la grange
  • isolation et chauffage du dortoir pour 2019 (fin d'année 2018-2019)
  • recherche archéologique sur l'occupation des celtes, et les anciennes photos du siècle dernier sur l'occupation forestière de Cassard.
  • réactivation de certains réseaux de sources



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